Au bout de nos deux cannes à pêche, nous trainons en permanence des "artzas", leurres basques, au cas où ça mordrait.
D'un coup au même instant les deux gros moulinets de nos deux cannes à pèche se mettent à siffler. On se rue dessus pour serrer le frein. Je met le bateau en panne, tandis qu'Emmanuel voit son moulinet se dévider à la vitesse grand V. Il y a du gros là dessous ! Moi, Max, je vois sauter un espadon qui en quelques sauts, casse ma ligne. Emmanuel a un mal fou à rembobiner les quelques 300m de fil qui sont sortis. Peu à peu, il gagne sur la bête, mais nous voyons avec inquiétude le fil, tendu à bloc s'enfoncer vers les grandes profondeurs, contrairement aux grosses coryphènes qui restaient en surface. C'est sûrement un espadon, et c'est impressionnant. La bête est maintenant sous le bateau et on n'a qu'une trouille, c'est que l'espadon vienne percer notre coque avec son rostre, ça s'est déjà vu. Heureusement, à la fin, le fil se brise. OUF, soulagé !!! Notre ami Jean-Paul, un pécheur basque d'Hendaye nous avait prévenu de pécher fin. Il disait "un gros espadon, ça peut vous traverser la bateau !"
Et puis, on n'est pas un texan en chemise hawaïenne sur un Boston-whaler de 15m sanglé dans son siège de combat en skai blanc, avec ses moulinets plaqués or, sa casquette bardée de trophées, en train de siroter d'énormes "Bloody-Mary" dans des verres isothermiques, gros comme des pots de chambre !